Au Mexique les pieds dans le sable et les yeux vers les pyramides mayas

Le Mexique d’un extrême à l’autre en deux mois : de Cancún à Palenque, le Mexique des plages et des Mayas (1/3)

Pour de nombreux touristes, le Mexique c’est surtout des plages de sable fin, une eau turquoise et des stations balnéaires bondées. Pour le cinéma américain, c’est plutôt des paysages désertiques dignes du Far-West. Et selon certains clichés occidentaux, c’est des mariachis, de la tequila et des tacos. En vérité, le Mexique, c’est un peu de tout ça, mais pas seulement. Les stations balnéaires bondées laissent vite leur place aux temples mayas, qui eux-mêmes laissent vite leur place aux montagnes, qui elles-mêmes laissent vite leur place aux décors désertiques, et ainsi de suite. Ce pays à la frontière entre Amérique du Nord et centrale regorge de diversité et abrite surtout d’innombrables villes qui ont plus de charme les unes que les autres. Tout ça loin des clichés d’une omniprésence de la violence et du danger. Ne vous y méprenez pas, on n’est pas ici dans le top 10 des pays les plus sûrs au monde. Chaque ville a son lot d’anecdotes d’agressions, rackets et autres joyeusetés concernant des touristes ou non. Il n’empêche, en deux mois passés à traverser tout le sud du pays de Cancún à Mexico, je ne me suis jamais véritablement senti en insécurité. Par contre, j’en ai toujours pris plein les yeux.

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United States of Quintana Roo

Depuis le Guatemala, mon vol atterri à Cancún, le deuxième aéroport le plus fréquenté du Mexique (après celui de la capitale). L’objectif : en deux mois, traverser tout le sud du pays en bus pour finir mon périple à Mexico City. Tout débute par le Quintana Roo, la région bordée par la Mer des Caraïbes.

Quand on parle de Cancún, on parle de plages de sable fin au bord de l’eau turquoise caribéenne. On parle de fêtes qui ne s’arrêtent jamais. On parle surtout de tourisme de masse dans une des plus grandes stations balnéaires au monde. Plus grosse ville du Quintana Roo, Cancún est le parfait symbole de la démesure de l’état dont elle est le principal point de chute. Les buildings ne sont qu’hôtels et bordent la mer avec fierté. La plage est belle, l’eau aussi, mais on a connu des cadres plus apaisants pour se baigner. Ne restons pas trop longtemps dans le négatif. Ce serait mentir que d’écrire que j’ai été déçu par ce premier point d’intérêt dans le pays. On est loin du dépaysement qu’on peut espérer d’un Mexique traditionnel. Mais pour apprécier Cancún, il faut la prendre pour ce qu’elle est. C’est-à-dire une ville très américanisée, où la plupart des touristes n’y passent que pour se dorer la pilule la journée le temps de faire passer la gueule de bois. Peu s’aventurent plus loin que la plage devant leur hôtel all-inclusive. Ça n’empêche que la démesure est intrigante à observer, sans être le meilleur exemple de ce qu’est le reste du pays. Et puis, l’eau est vraiment belle.

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Il faut noter qu’autour de Cancún, trois îles (Isla Mujeres, Cozumel et Holbox) sont réputées pour valoir le coup d’œil, mais toutes étant relativement peu abordables, je ne m’y suis pas aventuré.

Cénotes, Mayas et soirées

Les deux autres grands lieux de rendez-vous du Quintana Roo se nomment Playa del Carmen et Tulum. Évidemment, ce sont donc mes deux prochaines destinations. Qu’écrire sur Playa de Carmen ? Pour être tout à fait honnête, si ce n’est pour ses soirées, la ville n’a presque aucun intérêt. Donc pour certains, elle a un intérêt tout trouvé. Tout dépend de ce qu’on recherche.

Sur le chemin de Playa del Carmen à Tulum, plusieurs cénotes (des puits ou piscines naturelles creusées dans la roche) valent la peine de faire un arrêt. Le Cenote Azul est la plus connue mais, un peu plus loin sur la route, Kantun Chi propose quatre cénotes beaucoup plus tranquilles et franchement magnifiques que je m’empresse de visiter avec plaisir.

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Me voilà ensuite arrivé à Tulum. Le site archéologique au bord de la Mer des Caraïbes a fait la réputation de la ville. Les ruines en elles-mêmes ne sont pas des plus impressionnantes. Mais il me faut bien l’admettre : le cadre assure le charme. Entre deux palmiers, les restes des constructions mayas font face aux dégradés de bleus qui colorent l’eau. Et un peu plus loin, la possibilité de se baigner avec la vue sur les ruines ajoute une expérience. Le prix d’entrée est étonnamment très abordable vu la popularité du site qui s’affirme comme un incontournable dans le coin.

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Les ruines des temples mayas de Tulum, au bord des Caraïbes, dans le Quintana Roo, au Mexique
Plage de Tulum, au bord des Caraïbes, dans le Quintana Roo, au Mexique

Depuis Tulum, je pars également pour une journée découvrir le site maya de Cobá. Rien à voir avec celui visité la veille. Cette fois, le cadre n’a rien d’atypique, mais les temples, eux, sont bien plus grandioses. La lassitude des édifices mayas toujours assez similaire altère sans doute un peu mon jugement puisque je viens de passer trois semaines au Guatemala. Ce ne sont pas les temples les plus imposants que j’ai pu voir, mais ils ont leur charme et le lieu est très tranquille, ce qui ne gâche rien.

La Laguna de Kaan Luum est un autre lieu qui mérite qu’on lui accorde au moins quelques heures. Un trou bleu de quatre-vingt mètres de profondeur s’impose au milieu de la lagune. Le cadre est plutôt fou. De quoi offrir une baignade plutôt atypique avant de s’enfuir de Tulum pour avancer dans les terres mexicaines. Je poursuis ma route vers le Yucatán, l’état qui regorge de sites archéologiques mayas dont Chichén-Itzá, une des fameuses « sept nouvelles merveilles du monde ». En gros, une autre destination classique au Mexique.

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Chichén-Itzá, merveille du monde, vraiment ?

Je pose mon sac à dos à Valladolid, à l’entrée du Yucatán. La ville est tranquille, quelques ruelles sont plutôt mignonnes, mais annonçons-le d’entrée : c’est surtout le point de départ pour la visite de Chichén-Itzá. Le monument est véritablement l’emblème de la région. Il est même dessiné sur les plaques des voitures, c’est dire ! C’est donc bien entendu par là que je commence ma visite de la région. Que peut bien valoir le site archéologique qui attire des millions visiteurs des quatre coins du monde au Mexique ? Face à une telle réputation, à quoi puis-je bien m’attendre ? Eh bien, à une déception. Le temple principal est beau, il me faut bien l’admettre. Mais l’intérêt du site se résume globalement à ça. Pas de quoi déambuler pendant des heures entre les ruines d’innombrables bâtiments tous plus imposants les uns que les autres. Non, à Chichén-Itzá, on admire le célèbre temple émerger au-dessus de la foule de touristes, on prend sa photo emblématique, puis on slalome entre les boutiques de souvenirs en tout genre. Si je voulais être cruel, je pourrais même écrire que Chichén-Itzá est comme Tikal, mais en plus cher et en moins bien. Quelques semaines plus tard, après avoir visité une petite dizaine de sites mayas au Mexique, je me demande bien comment Chichén-Itzá a pu devenir le plus célèbre de tous.

Avant de quitter Valladolid, je pars jeter un œil du côté d’Ek’ Balam, l’autre site maya du coin. Le temple est plus haut et il est possible d’y grimper pour regarder d’en haut la jungle environnante. La vue est agréable, mais la visite se limite vite à cela. Rien de grave finalement, si ce n’est le prix exorbitant en comparaison avec le peu de temps nécessaire pour apprécier le site. De quoi malheureusement empêcher de profiter pleinement de l’expérience. Bon, quittons Valladolid.

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Des villes en couleurs et toujours plus de sites mayas

Ma prochaine étape est Mérida, capitale du Yucatán. En chemin, je m’arrête pour une demi-journée à Izamal, la « cité jaune ». Le centre-ville de la petite bourgade est entièrement coloré de jaune. En son centre, le couvent de San Antonio de Padua marque le paysage. Un peu plus loin, une pyramide maya offre un beau point de vue sur la ville. Et le tout sans aucune entrée payante, ce qui est toujours appréciable. Le tour des lieux se fait assez vite, mais il vaut franchement la peine.

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Mérida est une grande ville parsemée de cathédrales, musées et autres galeries d’arts. De journée, il est agréable de s’y promener et d’apprécier l’architecture environnante. Et en soirée, des jeux de lumière animent la grande cathédrale de la place centrale et des spectacles s’y tiennent régulièrement. En plus de ça, il y a un bar belge dans la ville, où j’ai pu retrouver les meilleures bières du Plat Pays (et donc du monde) après quatre mois passés en Amérique latine. Mérida marque des points.

Qui dit ville du Yucatán dit bien entendu site maya pas très loin. À Mérida, le plus proche s’appelle Uxmal. Après Chichén-Itzá, il est le deuxième site le plus populaire du Mexique. Franchement, autant j’ai encore du mal à comprendre d’où Chichén-Itzá tire toute sa popularité, autant quelques pas sur la zone archéologique d’Uxmal me laissent tout de suite comprendre que le lieu en vaut la peine. Le premier temple qui accueille les touristes est bluffant tant il ne ressemble à aucun autre avec sa forme arrondie. Surtout, ce qui différencie Uxmal des temples que j’ai pu voir précédemment (à l’exception peut-être de Cobá), c’est que le site ne se résume pas à un seul bâtiment. Il ne me faut pas non plus des heures pour apercevoir toute l’étendue de la zone, mais je compte bien quatre ou cinq édifices tous aussi impressionnants les uns que les autres. De quoi me réconcilier quelque peu avec les Mayas du Mexique.

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Et le titre de meilleur site archéologique du Mexique est attribué à…

Soyez rassurés, d’ici peu, j’arrête d’écrire à propos des temples mayas – enfin, pas définitivement non plus, mais gageons que j’aurai fait le tour des principaux – et je me penche sur les paysages fous du Mexique. Avant de pouvoir établir mon palmarès des meilleurs sites archéologiques mexicains, il me reste deux nommés à annoncer : Edzná et Palenque.

Le premier cité se trouve non loin de Campeche. Inutile d’épiloguer longuement sur Campeche, il n’y a pas grand-chose à y voir ou faire. Une muraille qui se visite assez vite, quelques rues colorées, une digue sans grand intérêt et le tour de la ville est plié. Edzná, par contre, a beaucoup plus d’intérêt. La zone de ruines n’est pas immense, mais finalement, elles le sont rarement au Mexique. Par contre, pour une fois, le lieu est presque désert. Pas besoin de se faufiler entre les touristes pour marcher à son rythme ni de faire la queue pour pouvoir prendre la photo parfaite. Et clairement, ça fait du bien. Surtout qu’être un peu éloigné des gros centres touristiques du pays est sans doute le seul vrai défaut d’Edzná. Le temple à cinq étages qui domine le site est véritablement superbe. Et on peut se poser sur la construction qui lui fait face, en contemplant l’Edificio de los Cinco Pisos, sans déranger personne ou être dérangé par personne. Campeche n’est plus dans la région ultra-touristique du Quintana Roo ou du Yucatán et clairement, la différence se fait déjà sentir.

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Dernier candidat en lice, Palenque ne rougit pas face à ses concurrents. Déjà, il est particulièrement grand. Une trentaine de minutes de marche depuis l’entrée du site m’emmène au pied d’une petite cascade perdue entre quelques ruines et quelques arbres, c’est dire. Ensuite, Palenque se situe en plein dans la forêt, ce qui offre un cadre véritablement magnifique. Quant aux divers édifices, ils sont tous différents et tous particulièrement imposants. Leur variété est quelque chose que je n’avais jamais vu auparavant dans les constructions mayas, qui se résument souvent à des pyramides assez semblables les unes aux autres. Palenque est assez loin de tout, mais il mérite le détour aussi long soit-il.

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Place au verdict. Difficile de ne retenir qu’un seul temple face à la diversité présente. Néanmoins, Tulum, Uxmal et Palenque sont sans doute ceux qui m’ont le plus marqué et que je classerais comme des immanquables dans le coin. À eux trois, ils ont déjà de quoi donner un bon aperçu de ce à quoi peuvent ressembler les sites mayas au Mexique. Bon, maintenant qu’on en a terminé avec les temples, aventurons-nous à la conquête des plus beaux paysages du Mexique.

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