La beauté citadine au cœur du Mexique

Le Mexique d’un extrême à l’autre en deux mois : les plus belles villes autour de Mexico (3/3)

Deux mois après mon atterrissage à Cancún, c’est à Mexico City que se termine mon itinéraire au Mexique. Après avoir découvert les plages de la côte caribéenne et les temples mayas du Quintana Roo et du Yucatán, après avoir contemplé les paysages saisissants du Chiapas et de Oaxaca, un Mexique plus citadin m’attend désormais pour les dernières semaines de mon périple. De Puebla à Guanajuato en passant par l’incontournable capitale mexicaine, j’explore enfin celles qui furent à mes yeux les plus belles villes du pays. Les sites archéologiques, les plages et les montagnes laissent leur place à l’architecture et aux habitudes de la vie locale. Mais ici, la nature se cache rarement très loin des paysages citadins.

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Les églises de Puebla

Il me faut quelques longues heures de bus depuis Puerto Escondido et Oaxaca pour arriver à Puebla, après avoir traversé une bonne partie du Mexique au cours de ces dernières semaines. Directement, je réalise bien que je ne suis plus dans le Oaxaca ou dans le Chiapas, les deux états qui ont récemment occupé mon temps. La ville de Puebla compte à peine moins d’habitants que l’ensemble de l’état de Oaxaca, voilà pour donner un ordre de grandeur. Avec un peu plus de trois millions de citoyens, elle est la quatrième ville la plus peuplée du pays. Et surtout l’une des plus belles. C’est bien ce point qui m’intéresse. Le centre-ville historique est parsemé d’une architecture coloniale sublime et d’une multitude d’édifices religieux plus grandioses les uns que les autres. En point d’orgue de ce copieux menu, la cathédrale est bluffante tant par sa taille que par la richesse des ornements qui font le charme de son intérieur.

Un peu plus loin du centre de Puebla, le quartier de Cholula est sans aucun doute une des raisons qui poussent les curieux à s’attarder quelques jours dans la capitale de l’état du même nom. Accessible assez facilement en taxi ou via un train touristique (mais malheureusement en rénovation lors de mon passage), Cholula est un quartier très agréable qui se démarque surtout par un lieu d’exception. Une pyramide antique de plus de cinquante mètres de haut marque le paysage. Alors, vous me direz, des pyramides mayas, aztèques ou autres, ce n’est pas ce qu’il manque au Mexique. Et vous aurez raison. Mais l’originalité de celle de Cholula, c’est qu’à son sommet trône une église construite par les colons espagnols. Au cours des années, la végétation a recouvert la pyramide jusqu’à la transformer en une colline surplombant les alentours, apparemment l’endroit idéal pour construire une église selon les colons espagnols. Qu’importe tout ça finalement, l’essentiel est qu’aujourd’hui, toute cette histoire a permis de créer un lieu incroyable. La base de la pyramide découverte et restaurée laisse progressivement sa place à une végétation qui elle-même s’abandonne devant l’église au sommet de tout ce joli petit monde. Héritage antique et église coloniale se partagent un même lieu carrément atypique.

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Pour troquer l’espace d’une journée le paysage urbain contre le montagneux, Puebla n’est pas en reste non plus. La randonnée d’Iztaccihuatl est une célébrité dans la région, mais pas nécessairement facile d’accès sans véhicule personnel et pas des plus simples d’ascension sans équipement adapté. Du coup, je la laisse pour une prochaine fois et opte pour La Malinche, un autre sentier un peu plus accessible et aussi d’une difficulté moindre. Un peu plus de trois heures de marche m’emmènent au sommet du volcan endormi à 4400 mètres. Évidemment, la vue est à couper le souffle. Au-dessus des nuages, on admire le flanc de la montagne, l’autre sommet qui fait face à La Malinche et les villes avoisinantes qui semblent minuscules depuis cette hauteur. Il n’y a pas à dire, le changement d’ambiance est total.

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La capitale mexicaine au centre du pays

Avec plus de vingt millions d’habitants (agglomération comprise), Mexico est une des villes les plus peuplées au monde. Sur près de 130 millions de Mexicains, ça nous fait déjà une belle proportion. Autant écrire tout de suite que ça bouge pas mal dans la capitale. Mexico est située pile au centre du pays et semble marquer la frontière entre le Mexique qui attire tous les visiteurs et le Mexique où vit véritablement la population. La plupart des touristes ne font d’ailleurs que le trajet de Cancún à Mexico et poursuivent rarement leur itinéraire au-delà de la capitale. Pour être tout à fait honnête, je n’ai moi-même pas été beaucoup plus loin à l’ouest, mais j’y reviendrai dans quelques lignes.

Bon, penchons-nous sur cette fameuse capitale mexicaine. Déjà, rien à voir avec le reste de mon séjour. Les lignes de métro fourmillent sous les grands boulevards. Les grands immeubles modernes se faufilent entre les bâtiments remarquables par leur belle ancienneté. La Torre Latinoamericana en est le plus bel exemple. L’un des plus hauts gratte-ciel de la ville émerge du bêton à quelques mètres du sublime Palais des Beaux-Arts et du fascinant Musée national d’Art. Deux époques et deux architectures se rencontrent en parfaite harmonie. Plus loin, en plein centre de la ville, la Plaza de la Constitucion est sans doute l’emblème de Mexico. Un immense drapeau mexicain (immense, vraiment) flotte à l’ombre de la Cathédrale et du Palais National. De quoi donner une image grandiose du pays.

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Catégorie sports et loisirs

Bien entendu, comme toute bonne capitale, Mexico est pleine de divertissement. Les vingt millions d’habitants regorgent évidemment d’idées pour occuper leur temps libre. Et il y en a une qui est aussi excentrique qu’emblématique du Mexique : le lucha libre. Si le nom ne vous dit rien, pensez aux célèbres catcheurs mexicains avec leurs masques mythiques. Deux stades proposent à peu près tous les soirs ces « combats » très populaires auprès du public local (et des touristes de passage). Certains évènements sont même régulièrement retransmis à la télévision. Forcément, assister à un de ces spectacles – appelons-les comme ça, la dénomination me semble plus juste – est un incontournable. Alors, clairement, c’est très kitsch, assez éloigné de tout semblant de réalisme, mais ça en vaut clairement la peine. Le spectacle n’est certainement pas à prendre au premier degré. L’humour est omniprésent et très visuel, plutôt pratique quand comme moi on n’a pas le niveau le plus avancé en espagnol. Et outre l’aspect divertissant, qui vaut en lui-même le coup, les acrobaties qu’enchaînent les combattants, si éloignées soient-elles de toute vraisemblance, sont vachement impressionnantes !

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Plus traditionnel, le football est le sport le plus populaire au Mexique, comme dans la majorité (si pas la totalité) des pays latinos. Et à Mexico city, le Stade Azteca trône en roi. Avec 85 000 places, il est le plus grand stade uniquement dédié au football sur le continent américain. Il est aussi le seul stade au monde à avoir accueilli deux finales de Coupe du monde (1970 et 1986). Excusez du peu ! Il n’en faut pas plus pour en faire un passage obligé pour les amoureux du ballon rond. Par contre, pour l’équipe locale du Club América qui y joue ses matches à domicile, c’est une autre histoire. Le niveau de jeu pratiqué n’est pas des plus impressionnants, la formation peinant depuis quelques années à agripper les premières positions du championnat national, déjà pas réputé pour être le championnat le plus relevé au monde. Difficile de motiver 85 000 personnes à faire le déplacement une semaine sur deux dans ces conditions. Il n’empêche, malgré la défaite de l’équipe locale lors de mon passage, le stade en lui-même vaut le déplacement. Même si pour l’ambiance, j’aurais préféré une victoire du Club América…

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Un temple aztèque avant de partir

Avant de filer vers l’état de Guanajuato, j’octroie une journée à la découverte de Teotihuacan, grand site archéologique aztèque  situé à environ une heure de route de la capitale. Encore un temple antique au Mexique, mais cette fois, c’est véritablement le dernier (promis), alors j’en profite. Malgré sa facilité d’accès de par sa proximité avec Mexico, le site ne me semble pas bondé de monde, ce qui s’explique sans doute en partie par son immensité. Depuis l’entrée jusqu’au plus grand et plus imposant temple, une longue marche est nécessaire entre les quelques ruines. Je ne sais pas si le temps de marche rend l’arrivée en face du bâtiment principal plus impressionnante, mais ce dernier est en tout cas assez sublime. Les deux grandes pyramides sont séparées par une immense allée et le cadre montagneux donne un charme particulier au lieu.

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Il est ensuite temps de quitter Mexico City et de m’enfuir dans l’état de Guanajuato. C’est surtout la ville de Guanajuato (qui donne son nom à l’état) qui m’attire, tant j’ai entendu de bons échos à son sujet. Mais en chemin, je fais étape à San Miguel de Allende. Je serais quelque peu de mauvaise foi si j’écrivais que San Miguel de Allende m’a déçu. Par contre, je suis bien obligé d’avouer que c’était loin d’être le pic de mon voyage. Le centre-ville est plutôt mignon, mais très petit. Une visite de la petite cathédrale du coin, un mirador en haut de la ville et une promenade dans les galeries d’art de la Fabrica la Aurora ont peiné à occuper la journée que j’ai consacrée à cette destination.

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Guanajuato haut en couleurs

Après cette petite escale malgré tout sympathique à San Miguel de Allende, me voilà enfin arrivé à Guanajuato, là où s’achève après deux mois mon itinéraire au Mexique. Une destination finale, mais quelle destination ! Guanajuato, c’est une ville haute en couleurs, ou plutôt haute et en couleurs. Tantôt bleues, tantôt vertes, tantôt roses, les maisons grimpent sur les montagnes qui entourent Guanajuato. Seuls quelques bâtiments à l’architecture remarquable cassent ce cadre coloré dans les innombrables ruelles de la ville.

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Comme si ça ne suffisait pas, de part et d’autre de Guanajuato sont possibles divers randonnées dans les montagnes avoisinantes. Celles-ci sont, pour la plupart et à ma connaissance, très accessibles et dotées d’une vue absolument magnifique. Du moins, celle que j’ai arpentée, El Cerro de La Bufa, remplit ces critères. Une petite heure de marche me récompense avec une des plus belles vues que j’ai eu la chance d’admirer au Mexique. D’un côté, Guanajuato vue du ciel. De l’autre, une vallée montagneuse semi-désertique qui semble éternelle, où des cactus rencontrent la roche.

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Il ne me reste alors plus qu’à reprendre le chemin de l’aéroport de Mexico, où m’attend un vol pour la Colombie. Ce décor hors du temps à Guanajuato est venu s’imposer avec grandeur comme mon dernier souvenir du Mexique. Et quelle meilleure image aurais-je pu garder d’un pays qui, durant deux mois, m’a fait alterner entre tous les extrêmes, des villes aux temples, des plages aux montagnes, des sites ultra-touristiques aux paradis loin de toute civilisation. Ce Mexique m’a donné l’impression de visiter non pas un seul mais une multitude de pays différents. Je repars même avec l’impression qu’il me reste encore énormément de choses encore très différentes à y découvrir.

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