Un aperçu de la pluie et du beau temps qui font un road trip au Québec
Petit road trip d’une semaine dans la province dicté par ses parcs nationaux et par la météo
Ceci est le point de vue forcément partial d’un touriste loin d’être expert du Québec, victime de ses préférences, de son expérience sur d’autres continents et, surtout, d’une météo très capricieuse qui conditionne toujours beaucoup de choses. Posons d’emblée ce préambule.
C’est avant tout pour rendre visite à un ami expatrié à QC que moi et trois autres potes belges – enfin, ce sont deux Belges et un Luxembourgeois, il serait capable de se vexer s’il me lit – traversons l’Atlantique. Et tant qu’à faire, puisque nous venons de voler pendant une dizaine d’heures au-dessus de l’océan, nous nous laissons une semaine pour découvrir la province en voiture. Sans trop connaître, nous faisons confiance à notre expat’ local. Ça fait quasiment quatre ans qu’il vit ici, il doit connaître les plus beaux coins.
Québec, point de de départ et d’arrivée
Quoi de plus logique que de débuter un périple au Québec… à Québec ? Après nos péripéties à Montréal et Toronto, nous arrivons en train, (très) lentement mais sûrement, dans la capitale. Capitale de la province, pas du pays, comprenons-nous bien. Même si partout ici, QC se targue d’être capitale. Sous son ciel gris mais pas pluvieux – ce qui est déjà très appréciable –, Québec est loin d’être une laide ville. Ceci dit, de mon humble avis, elle est tout aussi loin d’être une belle ville. Très calme et très basse, surtout comparée à sa voisine montréalaise, elle me fait penser à une petite ville ou un gros village français. Pas de chance pour moi, j’ai déjà visité quelques villes, ou gros villages, en France et en Europe, la plupart avec plus de charme et d’éléments d’intérêt. Honnêtement, je ne prêterai pas à la capitale un atout considérable. C’est sympa, voilà tout. La cascade Montmorency, à peine en dehors de la cité, est ce que je conseillerai surtout si on me demandait que visiter ici. Elle n’a pas la prestance des chutes du Niagara que nous avons admirées quelques jours plus tôt, mais elle est bienvenue. Et puis, j’aime beaucoup les cascades.
Depuis Québec City, avant d’entamer le road trip, nous profitons aussi d’un jour ensoleillé pour nous attaquer à notre premier parc national canadien, celui de la Jacques-Cartier. Une grosse heure de route nous sépare du point de départ de la randonnée. La vue sur la superbe vallée, coupée en deux par la rivière, lance vraiment les hostilités. Le paysage n’est pas si différent de ceux qu’on trouve par chez nous, mais il est plaisant. Alors peut-être le voyage commence-t-il vraiment.
Le calme avant la tempête…
Enfin, après plus d’une semaine dans le deuxième plus grand pays du monde, le jour du road trip est arrivé. La voiture est bien chargée et, en chemin pour Saguenay, nous faisons une halte méritée au parc national des Grands-Jardins. Un parcours de quelques petites heures nous emmène jusqu’à un point de vue panoramique, depuis lequel nous admirons lacs et petits sommets dans une étendue verte plutôt plate. Oubliez tout de suite les images typiques de l’Alberta auxquelles ça pourrait vous faire penser. Nous en sommes loin. Mais c’est mignon.
Le lendemain de notre arrivée à Saguenay, nous filons vers le parc national des Monts-Valins, le troisième parc national en autant de jours. Cette fois, nous sommes lancés. Des dires de mon pote expatrié, que je me permets de citer, ou au moins de paraphraser, c’est le moins fou de tous les parcs prévus. Sauf que, comme la météo est avec nous, c’est sans doute un de ceux dont l’expérience est la plus concluante. Pas de très hautes montagnes, de falaises ou de cascades grandioses, mais la promenade à l’ombre de la forêt est aussi agréable que la vue qui la ponctue. Preuve s’il en fallait une que la météo a un pouvoir d’influence considérable sur une expérience de randonnée. Retenons bien ça. Ce sera important pour la suite du séjour.
Car le lendemain, c’est un peu par dépit, parce que la pluie et parce qu’il n’y a pas non plus un nombre infini d’activités à distance raisonnable de notre position, que nous tentons le sentier Eucher à La Baie, sur Saguenay. La vision du port industriel couvert d’un nuage gris et d’une bonne dose de précipitations ne nous convainc pas plus que ça et nous rebroussons vite chemin. Par contre, à la fromagerie Boivin juste à côté, nous dégustons la meilleure poutine du séjour. Même si nous n’en avons dégusté que deux, paraîtrait-il qu’elle est particulièrement bonne.
La détermination de la météo à compromettre notre découverte du Québec est tenace. Elle réussit à gâcher – le mot est fort, mais j’ai beau en chercher un autre, je n’en trouve pas qui convienne mieux – l’expédition au Fjord du Saguenay. C’était censé être le pinacle du voyage. Et franchement, les quelques paysages que nous réussissons à deviner derrière la brume semblent bien le confirmer. La pluie et le beau temps, je vous dis.
…avant le calme avant la tempête
Nous arrivons à la Malbaie après un long et pluvieux trajet. Le temps de nous sécher, de dormir et nous découvrons avec joie au réveil que la météo n’a plus trop de rancœur envers nous. Quelques nuages tapissent encore le ciel, mais ne poussons pas notre chance.
Direction cette fois le parc national des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie. Un de plus pour notre collection. Un des derniers, et pas des moindres. Une fois la randonnée la plus ambitieuse du séjour bouclée, avec un bon kilomètre de dénivelé dans les jambes, nous découvrons au détour d’un virage soudain un incroyable panoramique. Nous sommes au sommet. À notre gauche, les gorges. Deux immenses falaises taillées par une rivière qui les divise. À notre droite, une vallée montagneuse parsemée de quelques lacs. De tout ce séjour, l’effort n’en aura jamais autant valu la peine. J’ai peut-être été de mauvaise foi, le beau temps n’a pas si mal choisi son jour.
C’est un autre jour ensoleillé que nous consacrons, contraint par les délais, au trajet jusqu’à Rimouski, d’où nous comptons visiter le parc national du Bic avant le retour à Québec. La route est longue et ne nous laisse pas vraiment le temps de beaucoup profiter en chemin, si ce n’est d’un barbecue bien mérité en fin de journée. Le dernier point d’orgue du voyage, en réalité, car le lendemain, la pluie et le vent éclipsent rapidement le dernier parc national prévu. Après tous ces déboires, nous n’avons plus vraiment le courage de nous pavaner encore sous la pluie pour ne distinguer que par très courts moments un décor embrumé. Il ne nous reste plus qu’à rentrer.
Ne soyons pas trop sévères avec le Québec. Ce n’est, certes, pas la destination la plus dépaysante, mais nous aurions eu tort de nous attendre au contraire. Qui plus est, la province regorge tout de même de lieux naturels d’intérêt et c’est tout à son honneur. La météo mitigée a induit une expérience de voyage tout aussi mitigée. Mais ne le sont-elles pas toutes, finalement, à des degrés différents selon les destinations et expériences personnelles ?