La plongée la moins chère du monde au Honduras, ça vaut le coup?
Passer sa certification PADI Open Water sur l’île d’Utila en cinq jours
C’est alors que j’explore le Guatemala avec un pote qu’il nous prend l’envie de nous essayer à la plongée. Enfin, surtout moi. Lui, il en a déjà fait en Indonésie, mais il est partant. J’apprends que le Honduras, petit pays d’Amérique centrale voisin du Guatemala où nous sommes, serait la destination la moins chère au monde pour passer son brevet de plongée. Après quelques recherches, je tombe sur le Utila Dive Centre, bien réputé, qui propose un forfait Open Water (le premier niveau de certification) sur l’île d’Utila. En discutant avec un responsable du centre sur WhatsApp, on me propose un forfait à 330€ pour quatre jours de cours (avec quatre plongées d’entraînement comprises), deux plongées « fun dive », six nuits d’hôtel… et même un T-shirt en bonus ! Bon OK, le T-shirt n’est pas ce qui me convainc le plus, mais le reste me semble très honnête. Utila Dive Centre a bonne presse sur le web, et comme je n’ai pas trop envie de laisser mon sort entre des mains douteuses à 18 mètres de fond, je préfère opter pour la sécurité plutôt que pour le prix le plus bas. Allons-y, c’est parti pour le Honduras !
Un trajet mouvementé jusqu’à Utila, mais une arrivée en douceur
Une journée de bus et une éternité passée à la frontière avec le Guatemala pour tamponner nos passeports (sous des trombes d’eau, ce qui n’aide rien) nous emmènent de Flores à San Pedro Sula. Il nous faut une dizaine d’heures supplémentaires, entrecoupées d’une pause plutôt agréable à Tela, pour arriver à La Ceiba. Et de là, on prend le bateau vers l’île d’Utila.
On arrive à quai en soirée. On ne prend que quelques minutes de marche pour rejoindre notre hébergement, ainsi que celui de tous les apprentis plongeurs du centre, et on découvre avec joie qu’on dispose d’une chambre privée à deux lits, non pas d’un dortoir. Le séjour démarre du bon pied.
L’école de plongée, enfin une école « fun »
Ce n’est que le lendemain que les choses sérieuses commencent. Enfin, petit à petit. D’abord, on enchaîne une matinée de cours théoriques. On rencontre les trois Américains et l’Écossais avec qui on va former le groupe d’apprentissage Open Water et, surprise, notre instructeur est… français ! Décidément, ils sont partout ! Faire tout ce voyage pour se retrouver au Honduras et apprendre la plongée avec un autre francophone, c’est tout de même un peu, disons, original. Le constat global, d’ailleurs, est qu’on ne croise presque aucun Hondurien sur Utila. Certes, on est venu ici pour passer notre brevet de plongée, pas tant pour découvrir la culture locale, mais un léger mix des deux aurait été bienvenu. Passons. Mathieu, renommé Matthew pour les anglophones du coin, nous initie aux bases théoriques de la plongée loin de la morne rigidité du système scolaire européen. On est entre adultes ici pour s’amuser avant tout (mais avec sérieux), alors pas de quoi se montrer inutilement sévère. Ça, tout le monde l’a bien compris ici ! Et ça rend les nombreuses heures de théories plutôt agréables.
Surtout, la théorie est toujours entrecoupée d’initiations pratiques qui empêchent l’ennui et, donc, de lâcher prise face au flux d’information. Mieux, quand la théorie est tout de suite appliquée sur le terrain (enfin, sous l’eau), elle prend plus vite son sens. On commence par s’exercer le long du rivage, là où il nous faut nous mettre à genoux pour avoir la tête sous l’eau. Les jours suivants, on saute depuis le pont du centre en « Giant Stride », littéralement « Saut de Géant », mais plus souvent appelé « saut droit » en français. Sous deux ou trois mètres d’eau, on continue d’apprendre les rudiments de la plongée : flottaison, lestage, utilisation des palmes, signaux manuels, etc. Ce n’est que le quatrième et dernier jour de cours qu’on grimpe à bord du bateau et qu’on plonge réellement dans la mer des Caraïbes. D’abord à 9 mètres, puis 11, puis 12, et enfin 18, la profondeur maximale qu’on pourra atteindre avec notre certification Open Water. On boucle avec succès les derniers exercices. Il ne nous reste plus qu’à passer l’examen pratique, sans grande difficulté pour aucun membre de notre petite troupe, et voilà ! Notre brevet de plongée est en poche !
Enfin, place à la vraie exploration des fonds marins
Le lendemain, dernier jour sur Utila, il n’est question de plonger que pour le plaisir. La biodiversité sous-marine qui s’était déjà découverte à nous lors de notre formation – on avait tout de même frôlé une épave lors de notre quatrième plongée d’entraînement, ce n’est pas rien – laisse cette fois entrevoir toute sa richesse. Les poissons et tortues de mer s’agglutinent le long de la barrière de corail caribéenne. La température de l’eau avoisine les 28 degrés et la visibilité dans les Caraïbes est une des meilleures au monde. Inutile d’insister : les conditions sont idéales pour une première expérience subaquatique. Quant à cette sensation indescriptible de voler sous l’eau, dans un environnement totalement étranger, c’est assez difficile à résumer en quelques mots. Même les photos ne rendraient pas vraiment justice à l’expérience. Les deux fois 50 minutes de « fun dive » ne semblent ni trop longues ni trop courtes. Elles semblent hors du temps.
De retour sur le pont après notre virée en bateau, on boit une dernière bière au Dive Centre, on admire une dernière fois le coucher de soleil et on dit au revoir à tout le monde les yeux pleins de souvenirs et les oreilles encore bouchées – la pression à 18 mètres sous la surface a tendance à faire cet effet. Avec mon pote, on s’essaiera encore à la plongée sur Roatán, l’île voisine d’Utila, l’autre coin de prédilection pour les plongeurs au Honduras. La biodiversité sous-marine y est un peu plus dense, mais pas si différente. Même constat quelques mois plus tard, sur San Andrés en Colombie. Se changer en poisson l’espace d’un court instant est toujours aussi impressionnant, mais pour mon prochain « fun dive », je pense que j’essaierai plutôt de m’aventurer sous une partie du monde.
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