Les plages idylliques du Costa Rica

Un mois au Costa Rica pendant la pandémie :
côte pacifique et côte caraïbe (2/2)

Comme j’ai déjà pu l’aborder lors du précédent article sur le Costa Rica, c’est après avoir épié les volcans et forêts tropicales de la région centrale que je m’oriente ensuite vers la côte pacifique. Fini le climat humide et les treks en pleine jungle. Place au grand soleil et à la découverte des plus belles plages du pays. Je poursuis ma route depuis La Fortuna et Liberia avec le petit 4×4 loué à San José quelques jours plus tôt. Mon itinéraire m’emmène dans la péninsule de Nicoya. Puis je rendrai mon véhicule de location à San José, prendrai le bus vers Manuel Antonio et terminerai enfin mon périple à Puerto Viejo, à l’autre bout du Costa Rica, parfaite échappatoire en ce mois de décembre 2020 où une bonne partie du monde est confinée.

itinéraire au costa rica destination amérique

Sámara : sable fin et palmiers (3 jours)

Difficile de choisir un point de chute sur la péninsule de Nicoya tant ce petit bout de territoire semble abriter une quantité innombrable de plages toutes aussi splendides les unes que les autres. Sous les recommandations des différents voyageurs croisés en chemin, le choix se porte finalement sur Sámara, apparemment plus tranquille sans avoir à envier la beauté de ses voisines balnéaires. Idéal en quelque sorte. Comme s’il fallait ajouter un cliché paradisiaque à la scène, j’arrive à Sámara aux alentours de dix-sept heures et découvre la plage au coucher de soleil. Dans le coin, la température de l’océan Pacifique oscille entre les 28 et 29 degrés. L’air extérieur affiche quelques lignes de plus au thermomètre. L’horizon s’illumine de rouge. Je ne sors de l’eau que quand il est temps d’aller profiter d’un cocktail sur la plage. Franchement, j’ai connu des fins de journées plus difficiles.

La plage de Sámara au coucher de soleil

Le temps s’écoule tranquillement durant mes quelques jours à Sámara. À l’image du rythme de la vie ici, il n’est pas pressé. Je découvre la Playa Camaronal ou encore la cascade de Belén, parfaite pour changer un peu de l’eau salée. Ce qui me marque surtout, c’est la Playa Carrillo, assurément dans les hautes sphères des plages que j’ai préférées au Costa Rica. Les palmiers se penchent au bord de l’océan. J’ai l’impression de me retrouver dans une de ces publicités en manque d’inspiration. Vous savez, celles qui se contentent d’afficher un slogan banal sur quelques plans de plage paradisiaque pour vendre un produit dont on ne comprend pas très bien ce qu’il a à voir avec tout ça.

Un bar sur une plage à Sámara au Costa Rica
playa carrillo palmiers plage samara nicoya costa rica
playa carrillo plage palmiers samara nicoya costa rica

Il est finalement temps de laisser Sámara derrière moi et de partir au nord vers Tamarindo. Le moyen le plus simple pour s’y rendre est de retraverser l’intérieur du pays afin d’emprunter les rares routes en excellent état dans la région. Mais puisque je ne suis pas pressé, je décide de longer la côte. Le trajet semble avoir davantage d’intérêt. Et puis, il faut bien rentabiliser la location du 4×4.

Se faufiler en voiture dans la forêt bordant l’océan Pacifique est une vraie aventure. On évite les trous, la boue, les cailloux, on franchit les rivières… Surtout, on a l’impression de se trouver au milieu de la jungle, à découvrir ces sentiers assurément peu empruntés. Une baignade au bord d’une des plages de Nosara est une étape bienvenue. Parce que le lieu en vaut vraiment la peine, Nosara n’attire pas de nombreux touristes sans raison. Et parce que trois heures de conduite sur des routes qui méritent à peine une telle appellation, ça reste épuisant.

La plage Nosara sur la péninsule de Nicoya

Montezuma : de retour aux parcs nationaux (2 jours)

Tamarindo ressemble davantage à une grosse station balnéaire qu’à autre chose. La ville fourmille de touristes, bien loin du calme si appréciable de Sámara. Hors période de pandémie, la vie nocturne aurait pu valoir la peine d’y rester quelques jours pour profiter d’une ambiance différente. Mais là, le tout ne m’attire pas particulièrement. De toute façon, il me faudra bientôt rendre ma voiture de location, donc autant profiter tant que possible de la liberté que m’offre le véhicule.

Je pars à Montezuma, petit village paisible tout au Sud de la péninsule de Nicoya. Une cascade accessible en quelques dizaines de minutes de marche est l’attraction principale locale, outre l’habituelle plage bordant la cité. Mais ce qui m’intéresse tout particulièrement par ici, c’est la réserve nationale absolue de Cabo Blanco. Pourquoi un tel nom et pas simplement « parc national de Cabo Blanco » ? Allez savoir…

montezuma cascade nicoya costa rica

Une randonnée de cinq kilomètres m’entraîne sillonner la forêt. Mon regard et mon ouïe sont constamment attirés par les singes, oiseaux et autres petits mammifères – ah, et beaucoup d’insectes aussi, soyons honnêtes – déambulant librement dans une réserve naturelle bien moins touristique que les parcs nationaux emblématiques du pays. Une fois les cinq kilomètres avalés, le bout du sentier me récompense par une immense plage magnifique, peut-être la plus belle que j’ai eu la chance d’observer au Costa Rica. Des galets blancs se mêlent au sable fin tandis que les cocotiers se fraient un chemin hors du sol pour offrir un coin d’ombre au bord de l’océan. Dans les arbres, les singes et les iguanes assurent le spectacle. Sur les rochers au large, les pélicans ne sont pas en reste. En bonus, je suis littéralement seul dans cet endroit fou. Visiblement, j’ai plutôt bien choisi mon coin.

La jungle de Cabo Blanco à Montezuma
plage cabo blanco palmier

Quepos : la (re)découverte de l’imprévisibilité des bus locaux (3 jours)

Le temps est venu d’abandonner mon tout-terrain et de retrouver les joies des bus costaricains. C’est maintenant que je vais vraiment pouvoir déterminer quel moyen de transport recommander pour cette destination. Inutile de faire durer le suspense, la voiture l’emporte haut la main. Il est globalement possible de se rendre partout en transports publics, quoique certains parcs nationaux ou autres endroits privilégiés nécessitent de composer aussi avec les taxis/Uber. Le vrai problème, c’est l’inconsistance des heures de départ et des temps de trajet. Depuis San José, des bus desservent toute destination populaire, mais sinon, il vous faudra presque systématiquement repasser par la capitale. En comptant l’attente entre un bus et l’autre et des stations qui sont chacune plantées dans un quartier différent de la ville, le temps se perd beaucoup trop vite. Le moindre trajet prend une journée, si pas deux. Puis, comme partout, avoir son propre véhicule implique une plus grande liberté. Et quelle meilleure raison de voyager que la liberté ?

Je laisse donc ma voiture à San José dans la matinée et saute dans le premier bus qui me lâche à Quepos en début de soirée. Vingt minutes de marche plus tard, je pose mon sac à dos à l’auberge de jeunesse parfaitement située entre la ville et le parc de Manuel Antonio, la raison de ma venue. Point positif : vu la popularité du parc national, il est incroyablement simple de s’y rendre sans avoir son véhicule personnel. Une navette fait le trajet depuis Quepos toutes les vingt minutes et c’est franchement pratique. Ce sera une autre histoire quand il s’agira de visiter autre chose que le principal point d’intérêt de la région, mais j’y reviendrai. D’abord, que dire sur Manuel Antonio ? Difficile d’être critique tant les lieux sont magnifiques. Entre forêt tropicale, plages paradisiaques, cascades ou points de vue sur l’océan et les petites îles avoisinantes, il y a de quoi contenter tous les goûts. La faune locale, elle aussi, est impressionnante. Paresseux, singes, iguanes, crabes, biches, oiseaux en tout genre, tous les animaux du Costa Rica semblent être réunis ici. Mais alors, que reprocher à une attraction qui semble si idyllique ? Eh bien justement, son côté attraction. Il y a ici un côté « Natureland Resort Manuel Antonio ». Tout est balisé, les plages sont bondées, il y a même un restaurant et une boutique de souvenirs érigés à la croisée de tous les sentiers. Ça n’empêche que le lieu mérite sa réputation, mais après l’isolement dépaysant de Cabo Blanco, ça me fait bizarre.

Des paresseux au parc national Manuel Antonio à Quepos
La plage du parc national Manuel Antonio à Quepos
parc national manuel antonio quepos

Avant de partir pour la côte caraïbe où je terminerai mon séjour, je planifie de consacrer une journée au petit village de Dominical et aux cascades de Nauyaca. J’écris bien : je « planifie ». Je me renseigne auprès de mon auberge et apprends qu’un bus local peut m’emmener directement à l’entrée de Nauyaca, d’où quelques heures de randonnées me permettront de voir les cascades. Le départ est fixé à huit heures. Parfait. À sept heures et demie, je me pointe à la station de bus, prêt à embarquer. Sauf qu’au guichet, on m’apprend qu’il n’y aura aujourd’hui pas de bus à huit heures, le premier part à neuf heures et demie. Soit. Ça ne m’enchante déjà pas, mais j’attends. Puis à dix heures et quart, ne voyant toujours aucun bus pointer le bout de son nez, je finis par perdre patience. Environ deux heures de trajet sont annoncées jusque Nauyaca et le bus censé me ramener sur Quepos part dans l’après-midi. Si c’est pour courir pendant une heure dans l’espoir d’apercevoir les cascades avant de faire demi-tour, l’excursion n’a plus grand intérêt. Les joies du bus au Costa Rica, encore une fois. En taxi, le trajet est hors de prix. Tant pis. Je rebrousse chemin. Finalement, je passerai la journée à la plage, entre rafraîchissements, baignade et bronzette jusqu’à admirer le coucher de soleil. Je n’ai pas tant à me plaindre, au fond.

Coucher de soleil au parc national Manuel Antonio à Quepos

Puerto Viejo : bienvenue aux Caraïbes (4 jours)

Il me faut quatre heures de bus jusque San José, une attente de deux heures dans la capitale – avec le trajet en taxi qui va avec puisque, bien entendu, les deux stations sont situées aux deux opposés de la ville – puis de nouveau six heures de bus pour atteindre Puerto Viejo, sur la côte caraïbe. C’est donc le lendemain matin après un repos bien mérité que je découvre à quel point l’ambiance y est totalement différente. Les coiffures rasta dominent la foule. La musique reggae donne le rythme. Même les drapeaux costaricains semblent désormais moins nombreux que les drapeaux jamaïcains ou à l’effigie de Bob Marley. J’ai l’impression d’être dans un tout nouveau pays. C’est assez fou qu’un petit territoire comme celui du Costa Rica offre, entre la région centrale, la région pacifique et la région caraïbe, tant d’ambiances et climats différents. Alors que le soleil dictait sa loi dans le ciel de Nicoya et de Manuel Antonio, la pluie s’absente rarement pendant plus de quelques jours à Puerto Viejo.

Puerto Viejo, perle de la côte caraïbe du Costa Rica

Pour autant, j’ai pu avoir au moins quelques heures de ciel bleu chaque jour, quand les nuages ne désertaient pas les environs pendant toute la journée. Me réservant toutefois la plus belle journée pour la découverte du parc national de Cahuita, je commence mon périple avec la visite du Jaguar Rescue Center. Outre la possibilité de voir d’une autre manière des animaux aperçus à l’état sauvage précédemment, je retiens surtout les explications quant au fonctionnement du centre. Les animaux blessés – par la faute de l’Homme, d’une manière ou d’une autre, dans environ 100% des cas, quelle surprise ! – sont recueillis, remis sur pieds et relâchés dans leur environnement, en tout cas lorsque c’est possible. On est bien loin du zoo. Le prix de la visite guidée sert entièrement au bon fonctionnement du centre puisque toutes les personnes qui y travaillent sont des bénévoles.

C’est aussi intrigant de remarquer l’envers du décor : les paresseux heurtés par les voitures, électrifiés par les lignes à haute tension ou attaqués par des chiens domestiques, qui passent par des nombreuses semaines de revalidation avant de retrouver leur liberté. Histoire de distinguer les paresseux passés par le Centre des autres, les bénévoles tressent une fine mèche de leur fourrure. Le lendemain à Cahuita, j’apercevrai d’ailleurs un de ces animaux avec ce signe distinctif en totale liberté. Une preuve sans doute que ces actions fonctionnent, au moins de temps en temps.

Des paresseux au Jaguar Rescue Center à Puerto Viejo
Un paresseux sur la plage dans le parc national de Cahuita

Je retrouve dans le parc national de Cahuita ce sentiment d’être privilégié, comme à Cabo Blanco quelque temps auparavant. La côte caraïbe est moins touristique et je ne croise que peu de visiteurs alors que je traverse la forêt bordant la plage. C’est forcément plus facile d’apercevoir des animaux sauvages dans ces conditions. Et forcément plus agréable de profiter du décor.

Des singes dans le parc national de Cahuita à Puerto Viejo
Des pélicans au parc national de Cahuita à Puerto Viejo

Après ça, il ne me reste plus qu’à apprécier l’ambiance détente et les plages de rêves de la région pour ponctuer tranquillement mon périple. Une idéale conclusion à ce mois passé au Costa Rica. Le petit pays d’Amérique centrale s’est révélé être une sorte de paradis naturel hors du temps. Une parenthèse incroyablement bienvenue en cette sombre période de pandémie mondiale. Ça faisait bien longtemps que je n’avais pas réussi à passer plusieurs jours sans que les mots « Covid » ou « confinement » ne fassent irruption dans mes pensées. Quel immense plaisir retrouvé. De quoi se rappeler qu’au fond, avant tout ça et malgré tout ça, il y avait et il y a encore des choses incroyables dans ce monde. « Pura Vida » comme clament ici les Ticos à qui veut l’entendre. Vive la vie. La vraie.

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