Un mois en Équateur, terre de volcans

La Cordillère des Andes de l’Équateur continental en un mois : Quito, Otavalo, Cotopaxi, Quilotoa, Baños, Chimborazo et Cuenca

Mondialement connu pour être traversé par la ligne imaginaire du même nom, l’Équateur est à la frontière entre les deux tropiques. Et à la frontière entre plusieurs mondes puisqu’une chaîne de volcans coupe le pays en deux : à l’ouest les plages de la côte pacifique, à l’est la jungle amazonienne. Trois parties pour trois paysages et trois climats distincts. Si j’ai pu me promener dans chacun des membres du trio de décors, c’est surtout la chaîne volcanique qui a retenu mon temps. Sous toutes ses formes d’ailleurs : tantôt des lacs remplissant les cratères de Cuicocha ou de Quilotoa, tantôt des randonnées laissant admirer au loin les sommets du Cotopaxi, du Tungurahua ou du Chimborazo.

itinéraire équateur blog voyage

Quito : Le beau temps appartient à ceux qui se lèvent tôt (2 jours)

Après avoir passé un mois au Pérou, je poursuis mon exploration de la Cordillère des Andes un peu plus au nord du continent sud-américain. La frontière terrestre péruvienne est fermée en ces temps de coronavirus, j’atterris à Quito. Un peu moins d’une heure de taxi me fait traverser une partie de l’immensité de la capitale équatorienne de l’aéroport jusqu’au Centro Histórico où se situe mon hostel. Ce n’est que le lendemain matin que je découvre vraiment la ville. La première chose qui me frappe, c’est la couleur du ciel. Un regard bien attentif est nécessaire pour trouver une touche de bleu entre les nuages. Réveil tardif oblige après un atterrissage en pleine nuit, c’est à mes dépens que je découvre qu’ici, la météo est très changeante. En ce mois d’octobre, les quatre saisons se succèdent fréquemment sur la même journée. Et en général, le beau temps se réserve pour les lève-tôt. À croire que le soleil se mérite. En un mois de voyage, les fins d’après-midi ensoleillées n’ont pas été légion. Puisque c’est comme ça, adaptons-nous.

Quito n’est pas l’attrait premier de l’Équateur, mais la capitale mérite tout de même qu’on lui accorde quelques jours. Plantée au milieu des montagnes, la ville possède un Centre Historique doté de nombreux édifices religieux. L’impressionnante Basílica del Voto Nacional marque les esprits. Mais l’intérêt de Quito ne réside pas uniquement dans son architecture. De multiples points de vue laissent entrevoir la capitale équatorienne depuis les nuages. Du haut d’El Panecillo, la cité se découvre dans toute son immensité. Les toits des maisons s’étendent à perte de vue jusqu’à grimper sur les flancs des montagnes. Quito ne semble pas avoir de fin. L’autre principal mirador de la ville, au bout du TelefèriQo, était malheureusement fermé lors de mon passage mais est apparemment tout autant impressionnant, si pas plus. Dommage.

quito el panecillo statue vierge point de vue

Otavalo et Cotopaxi, les premiers volcans d’une longue série (4 jours)

Avant de longer la Cordillère des Andes vers le sud, je m’offre une étape à Otavalo, petite ville à deux heures de bus au nord de Quito. Otavalo est réputée pour son marché traditionnel et pour la belle cascade de Peguche, située à environ une heure de marche du centre-ville. Mais surtout, elle est le point de départ de nombreuses randonnées vers les volcans avoisinants. Mon choix se porte sur le Cuicocha. Ici, un lac s’est formé dans le cratère du volcan endormi et offre un décor à couper le souffle. Le sentier forme une boucle autour de la caldeira. Le paysage reste relativement similaire tout au long des quatre heures de marche, mais il en faut plus pour se lasser d’un tel cadre !

cascade peguche otavalo quito
lac cuicocha cratère volcan otavalo quito

La découverte des volcans équatoriens se poursuit après un court retour obligatoire à Quito. Cette fois, direction le Cotopaxi, véritable emblème dans le coin. De par sa forme parfaitement triangulaire et son sommet enneigé, il est le modèle parfait de ce qu’on imagine quand on pense à un volcan endormi. Demandez à un enfant de vous dessiner une montagne, il vous dessinera le Cotopaxi.

L’ascension jusqu’au sommet est assez populaire, mais réputée pour être d’une difficulté assez élevé. Le défi m’attire dans un premier temps. Ce n’est pas la complexité de la tâche qui me fait abandonner le projet. L’ascension se fait obligatoirement avec un guide et la location de matériel adapté. Donc passage obligatoire par une agence pour réserver un tour. Donc le tout pour des tarifs peu abordables. Tant pis. Je me contente de me promener au pied du cône enneigé et de grimper jusqu’au refuge à 4800 mètres, ce qui ne pose pas de difficulté particulière et ne nécessite pas d’être accompagné par un guide. On est loin des 5900 mètres du sommet, mais c’est déjà bien.

volcan cotopaxi quito randonnée montagne

Quilotoa et Baños : Cratères et sommets enneigés, toujours (5 jours)

Prochaine étape volcanique sur mon itinéraire, le Quilotoa est un des lieux les plus prisés des touristes en Équateur. Je prends un bus depuis Latacunga puis passe la nuit à Zumbagua pour partir explorer le volcan le lendemain. Comme au Cuicocha à Otavalo, de l’eau a rempli le cratère au fil des années. Et de nouveau, un chemin de randonnée fait le tour du lac avec au rendez-vous divers points de vue impressionnants sur les environs. Les deux lieux sont similaires, mais cette fois, l’eau du lac se teinte d’un vert étonnant et le cratère se dessine de manière d’autant plus nette. Il n’aurait manqué qu’une météo clémente pour rendre le tout parfait. Mais bon, j’ai eu droit à deux heures de presque soleil sur les quatre nécessaires pour contourner le lac. N’en demandons pas trop.

La vue depuis le cratère du volcan Quilotoa
randonnée volcan quilotoa cratère
Le lac Quilotoa formé dans le cratère du volcan

Une journée de bus plus tard et trois changements (à Latacunga, Ambato et Pelileo, pas toujours évident de se déplacer ici selon l’heure), j’arrive à Baños. La ville est connue pour ses cascades et… pour être située au pied d’un volcan. Ben oui, on est toujours en Équateur après tout. Et comme on pouvait s’en douter vu le nom de l’endroit, de nombreux baños (bains chauds naturels) sont plantés un peu partout. C’est plutôt agréable après une journée de marche. Ceux de la Virgen, au pied de la cascade du même nom, valent notamment le détour.

Laissons les volcans de côté pour quelques instants (une journée pour être exact) et commençons l’exploration de Baños par la route des cascades. Le trajet est très célèbre dans le coin. On loue un vélo et part pour quelques heures en s’arrêtant régulièrement pour admirer les nombreuses cascades qui bordent la route. Avec au bout du chemin, El Pailon del Diablo, la plus impressionnante de toutes de par la puissance du débit d’eau qui s’en écoule.

Bon, reprenons le fil rouge du voyage. Baños est situé dans une vallée au pied du volcan Tungurahua. En face de ce dernier, une autre montagne propose d’innombrables points de vue sur son voisin. Du coup, nombreux ont flairé le bon coup en ouvrant leur mirador aménagé. Cela va de la classique balançoire instagrammable à une statue de King Kong ou une voiture semblant tomber dans le vide. Il est carrément difficile de trouver un point de vue d’où prendre le volcan en photo sans une quelconque fantaisie à l’avant-plan. Cela enlève pas mal de charme à la vue sur le Tungurahua qui reste pourtant magnifique.

La célèbre cascade El Pailon del Diablo à Baños
mirador volcan tungurahua banos

La jungle à Puyo et la côte pacifique à Montañita, les autres mondes de l’Équateur (7 jours)

Après deux semaines d’exploration de la partie centrale, il est temps de m’aventurer dans une autre région du pays. Histoire d’avoir un aperçu des trois types de paysages et climats qui existent ici. Depuis Baños, on est assez facilement dans l’Amazonie. Situé à moins de deux heures de route, Puyo est le point de départ de nombreuses expéditions dans la jungle. Le problème, c’est que, comme souvent, les tours sont très vite excessivement chers. Puisque j’avais déjà passé plusieurs jours dans l’Amazonie péruvienne un peu plus tôt, j’ai préféré cette fois me contenter d’une seule journée d’excursion.

Les tours de plusieurs jours s’orientent généralement vers une autre région que ceux à la journée qui se contentent de visiter les alentours de Puyo. Du coup c’est impossible pour moi de déterminer laquelle des deux options vaut le plus la peine. Ce qui est certain par contre, c’est que ce tour dans les environs de Puyo vaut le coup. On démarre vers huit heures du matin. On s’arrête en chemin à un premier point de vue qui annonce déjà la beauté des lieux. La rivière coupe la forêt en deux, d’un côté les falaises recouvertes de végétation, de l’autre les arbres tropicaux et les montagnes. On nous emmène ensuite dans un petit village à la découverte des traditions locales, puis on rejoint en pirogue un petit restaurant où on se pose pour manger. Le temps de marcher quelques heures dans la jungle avant d’aller se baigner au pied d’une cascade, puis on boucle le tour par un dernier point de vue impressionnant sur la jungle et la rivière. Le tout pour un prix abordable. Difficile d’avoir un quelconque regret.

La cascade de Puyo dans la jungle amazonienne, près de Baños
forêt amazonienne puyo baños

Avant de m’orienter vers la côte pacifique, je tente un dernier volcan, et pas n’importe lequel. Le Chimborazo est connu pour être le point le plus éloigné du centre de la Terre puisqu’il se situe sur la ligne de l’équateur. Il est bien plus bas que l’Everest, le plus haut sommet par rapport au niveau de la mer, mais pointe tout de même à plus de 6200 mètres. Problème, quelques jours avant mon arrivée à Riobamba, ville point de départ pour les expéditions vers le volcan, une grosse avalanche a bloqué tout accès au site, fermé jusqu’à nouvel ordre. Impossible d’approcher le Chimborazo. Inutile de s’éterniser à Riobamba, il n’y pas grand-chose à faire dans cette ville. Mais nouveau problème : une grève générale bloque désormais toutes les routes du pays. Aucun bus ne circule. Bon, il faudra attendre une journée de plus ici. Riobamba ne m’aura pas réussi. Ce n’est que le lendemain que j’arrive enfin à ma prochaine destination, après une journée complète de bus. Me voilà enfin arrivé à Montañita, une des stations balnéaires fréquentées du pays. De quoi découvrir le troisième pays à l’intérieur de l’Équateur. Et de quoi se reposer quelques jours dans une ambiance totalement différente. Ici, on profite de la plage et l’océan durant la journée. On profite des bars et boîtes de nuit une fois le soleil couché. Bien entendu, le Covid ne semble pas exister dans le coin.

Coucher de soleil à Montañita, sur la plage face à l'océan Pacifique

Dernière étape à Cuenca (4 jours)

Cuenca est ma dernière étape avant de quitter l’Équateur. L’architecture coloniale est une des plus belles du pays, peut-être même la plus belle. C’est celle qui m’a le plus impressionné en tout cas. La Catedral de la Inmaculada Conceptión est une des plus belles cathédrales que j’ai pu observer et les autres bâtiments de la ville ne sont pas en reste. À moins d’une heure de route du centre-ville, le parc national des Cajas offre un nouveau décor surprenant. Cette fois, on ne parle plus de volcans. Les sommets sont bien moins hauts et bien plus verts. On se croirait plutôt en Islande qu’en Équateur tant le paysage diffère avec tout ce que j’ai admiré précédemment dans le pays.

cuenca catedral de la inmacula concepcion
parc national cajas cuenca

Depuis Cuenca il est aussi possible de se rendre aux ruines d’Ingapirca, plus grand site inca en Équateur. Mais les tours pour y accéder sont hors de prix. Alors tant pis, je profite d’une journée de plus à me promener dans les rues de la ville en attendant le départ de mon vol depuis Guayaquil, à quelques heures de bus de là. Des sites incas, j’en ai déjà vu pas mal au Pérou. Et des ruines, j’aurai l’occasion d’en voir bien d’autres au Guatemala, ma prochaine destination. C’est surtout pour ses paysages volcaniques que l’Équateur m’aura marqué. Plutôt, c’est cette partie là que j’ai surtout visitée. Après tout, un itinéraire est fait de choix. Il est compliqué de visiter l’ensemble du pays en prenant son temps pour apprécier chaque endroit. La côte pacifique, l’Amazonie et les îles Galápagos, ce sera pour une autre fois. Peut-être.

Publications similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *