Merveilles du monde perdu du Guatemala:
itinéraire de trois semaines

Sites naturels d’exception et héritage historique au pays des Mayas

Oubliez Chichén-Itzá et le Mexique, le vrai pays des Mayas, c’est le Guatemala ! Ici, plus d’un habitant sur deux descend directement de l’ancien peuple emblématique. Vingt-et-une langues mayas sont reconnues comme langues officielles. Elles sont encore pratiquées par une partie de la population et certaines sont enseignées à l’école, même si l’Espagnol reste dominant. Mais le Guatemala, ce n’est pas qu’un héritage historique hors du commun. C’est aussi un volcan en éruption permanente, un lac entouré de montagnes et des cascades teintées d’une eau bleue turquoise. Clairement, il n’y a pas que des temples en ruines au programme.

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Antigua sous le feu du volcan (5 jours)

La première escale de mon itinéraire s’appelle Antigua. Je viens de boucler un voyage d’un mois en Équateur quand mon avion me dépose à Guatemala City. La capitale guatémaltèque est loin d’être réputée pour son attrait touristique. Du coup, à peine sorti de l’aéroport que je file directement à Antigua. La cité à l’architecture coloniale se visite assez vite. Plusieurs édifices retiennent mon attention. Se promener dans les ruines du couvent Santa Clara donne l’impression d’être dans un épisode d’Indiana Jones ou de la saga Uncharted. Bien entendu, les trois volcans (Agua, Fuego, Acatenango) qui entourent Antigua n’enlèvent rien au charme des lieux.

D’ailleurs, les volcans, c’est là la principale raison de ma venue à Antigua (comme pour beaucoup de touristes). L’Agua et sa forme parfaitement conique marque l’horizon. Depuis le Mirador del cerro de la Cruz, c’est encore plus frappant.

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À moins d’une heure de route, le Pacaya peut être escaladé en moins d’une heure. L’activité est agréable, mais elle peine à faire le poids face à la concurrence. De fait, l’ascension des volcans Acatenango et Fuego est la principale attraction du coin. Le trek dure deux jours et n’est pas nécessairement des plus simples. Quatre heures d’ascension sont nécessaires pour atteindre le camp de base sur Acatenango où on passe la nuit. Et une heure de plus pour arriver au pied du Fuego. Le spectacle se mérite, mais il est à coup sûr l’un des plus incroyables que j’ai eu la chance d’observer au cours de mes divers périples. Le Fuego est un volcan actif, très actif. Toutes les dix ou quinze minutes, il laisse échapper des coulées de laves qui survolent les airs avant de s’écraser sur les flancs de la montagne où elles s’écoulent lentement. Les éruptions s’enchaînent avec une intensité croissante qui laisse sans voix. Et quand le soleil se couche, la lave est la seule lumière à l’horizon. Mais ça suffit largement. Le spectacle est interminable. L’émerveillement aussi. Le lendemain, on se lève à quatre heures du matin pour admirer le lever de soleil depuis le sommet de l’Acatenango. Le réveil pique, d’autant que la nuit a été courte à force d’admirer le Fuego. Mais le soleil levant derrière le volcan Agua à côté de la fumée qui s’échappe du Fuego fait vite oublier la fatigue.

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Le lac Atitlán, les vagues d’El Paredon et des moustiques (5 jours)

Il faut savoir qu’au Guatemala, la grande majorité des touristes visitent tous les mêmes coins. Les transports locaux font généralement le trajet d’une ville à une autre sans nécessairement s’adapter aux lieux touristiques. Du coup, la plupart des trajets se font en navette où on ne croise forcément que des touristes. Ce n’est pas très insolite et pas spécialement bon marché non plus, mais c’est généralement la seule solution pour voyager entre deux points d’intérêts (au minimum la plus pratique).

On quitte Antigua pour San Pedro de la Laguna. Le petit village paisible est l’endroit idéal pour flâner au bord du lac Atitlán, petit bijou entre les volcans. Il n’est pas le seul à proposer un tel cadre autour d’Atitlán, les options sont nombreuses, il faut bien faire un choix. La vue depuis le balcon de notre hôtel est superbe. Le cadre est idéal. Plusieurs randonnées sont aussi possibles pour apercevoir le lac avec plus de hauteur. L’Indian Nose est la plus populaire. J’avais prévu de m’y essayer, mais lorsque j’y étais, impossible de s’y rendre en transport public une fois le petit matin passé. L’option la plus courante est de réserver un tour pour admirer le lever de soleil depuis le point de vue, mais le mauvais timing m’en a empêché. Dommage que l’accès par ses propres moyens ne soit pas plus évident. C’est malheureusement souvent le cas ici. Je me contenterai de la vue magnifique depuis le bord du lac. J’ai connu pire.

lac atitlan san pedro de la laguna guatemala

Avant de m’aventurer plus profondément dans la jungle guatémaltèque, je m’offre une étape à la plage. Et puisque mon itinéraire m’oblige à repasser par Antigua, autant en profiter pour s’arrêter à proximité sur la côte pacifique. El Paredon est peut-être le village côtier le plus prisé dans le coin. C’est surtout pour ses vagues qu’il attire les surfeurs du coin, mais l’endroit a de quoi plaire aux non initiés de la planche. Au coucher de soleil tous les locaux sortent glisser sur les vagues tandis que le soleil fait rougir les nuages derrière eux. Et puisqu’ils surfent depuis leur naissance, le spectacle vaut le coup d’œil. Mis à part ça, la routine est calme et se résume souvent à faire bronzette en attendant la tombée de la nuit pour profiter de la vie nocturne. L’activité du coin est la mise à l’eau des bébés tortues. Après la ponte de tortues de mer, une association récupère les œufs. Ensuite, quelques mois plus tard, elle relâche les bébés qui titubent alors jusqu’à l’océan. C’est impressionnant. Ça me fait presque oublier pendant un moment les innombrables piqûres de moustiques et de puces de sable qui recouvrent mon corps. Parce que oui, au final, c’est surtout ça que je retiens d’El Paredon. Certes, d’autres auront plus de chance que moi et profiteront d’avantage du cadre, mais je ne peux m’empêcher d’être biaisé. C’est difficile de pleinement apprécier la détente à la plage quand chaque sortie se finit avec une dizaine de boutons et que l’envie de se gratter et permanente. Tout ça alors que je ne surfe même pas. Heureusement qu’il y avait les bébés tortues…

coucher de soleil el paredon plage océan pacifique
Des bébés tortues de mer rejoignent l'océan Pacifique à El Paredon

Semuc Champey et Flores sur la piste des Mayas (4 jours)

Cette fois, on y est. Direction la jungle guatémaltèque et l’héritage maya du pays. En chemin d’Antigua à Flores, je m’arrête une journée à Semuc Champey. Ça permet de couper en deux un trajet de plus d’une dizaine d’heures. Surtout, Semuc Champey est un immanquable du Guatemala. En ce lieu magique, une rivière coupe en deux un imposant canyon. De multiples cascades se succèdent le long du cours d’eau et se teintent d’un bleu étonnant. Une courte randonnée offre un point de vue incroyable sur l’endroit. Puis il est possible de descendre pour se baigner dans ce cadre idyllique. En prime, les poissons mangeurs de peaux mortes de la rivière offrent une pédicure gratuite. Une fois sorti de l’eau, il reste l’exploration d’une grotte pour boucler les incontournables du coin. La grotte en elle-même n’a rien de très spectaculaire. Ce qui l’est davantage, c’est la manière dont les guides proposent la visite puisqu’on y va en s’éclairant uniquement à la bougie. Dans l’obscurité totale d’une grotte à moitié remplie d’eau, avec des passages où il faut parfois nager pour avancer, c’est plutôt insolite !

semuc champey vue hauteurs cascade rivière
semuc champey cascades vue bas rivière baignade

Après cette étape aquatique, j’arrive finalement à Flores, capitale des Mayas. C’est d’ici qu’il est possible de partir visiter les principaux temples du pays. Le site le plus célèbre est Tikal. C’est assez logique puisqu’il est le plus étendu, le mieux restauré et le plus facilement accessible. Le bus passe me chercher à mon auberge et me laisse quatre heures pour visiter l’ensemble de Tikal. Quatre heures, c’est finalement assez court face à l’étendue du lieu. La Gran Plaza est la partie la plus impressionnante. Deux temples grandioses se font face avec prestance. C’est assez justement que le spot est le plus populaire du site et qu’on y trouve la majorité des touristes. Sans être les plus grands, les deux temples sont les mieux restaurés et donc les plus emblématiques. Mais Tikal ne se résume pas à un point d’intérêt. Des ruines mayas plus ou moins grandes et plus ou moins impressionnantes sont éparpillées un peu partout autour. Si bien qu’avec seulement quatre heures de temps imparti, il me faut presque courir pour voir un maximum de monuments.

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Yaxha est une autre option populaire depuis Flores, notamment parce qu’il est possible d’admirer le coucher de soleil depuis le toit du temple. Pour ma part, j’ai préféré laisser Yaxha de côté et me concentrer sur un autre site.

Trek El Mirador : Un mirador sur la jungle (6 jours)

Étonnamment, le plus grand édifice jamais construit par les Mayas ne se trouve pas à Tikal ni à Yaxha, encore moins à Chichén-Itzá. Non, le plus grand bâtiment maya est planté au milieu de la jungle, à quelques kilomètres de la frontière mexicaine : El Mirador. Alors pourquoi son nom sonne moins bien familier que ses concurrents pourtant moins imposants sur papier ?

D’abord, parce que contrairement à ses semblables, El Mirador est loin d’avoir fini sa restauration. Ou son exploration d’ailleurs. Une bonne partie du site est encore ensevelie sous la forêt, ce qui ne laisse pas totalement admirer l’immensité du lieu. Les archéologues travaillent à la restauration du site, mais on est encore loin du compte. Budget oblige, ils ne bossent que deux mois par an et on risque d’attendre encore quelques années avant de se rendre vraiment compte de l’immensité de l’ancienne cité. La deuxième raison qui explique le peu de touristes sur les lieux est la plus parlante. El Mirador se situe au milieu de la jungle, coupé du monde. Pour y accéder depuis Flores, il faut compter quatre heures de bus jusque Carmelita… puis deux jours de marche dans la forêt ! Donc aussi deux jours de marche pour revenir, bien entendu. De quoi en décourager plus d’un. Des tours en hélicoptère existent également, mais à des prix qui ne contentent pas n’importe quel voyageur.

Du coup, est-ce que les treks de cinq ou six jours jusqu’El Mirador valent la peine ? Je pourrais écrire qu’après tant d’effort, découvrir un lieu doté d’une telle histoire, une cité perdue au milieu de la jungle, ça dégage un sentiment totalement magique. Certes, ça n’empêche que dans les faits, l’essentiel du tour consiste à marcher tout droit avec pour seul paysage des arbres à perte de vue. Heureusement que quelques animaux sauvages sont là pour assurer le spectacle et rendre le temps moins long. Au final, les temples en ruines recouverts de végétation ont leur charme. La plupart offrent des beaux points de vue d’où admirer le soleil se lever ou se coucher derrière les cimes des arbres. Mais le tout est forcément moins visuel qu’un temple parfaitement restauré.

el mirador trek temple maya jungle guatemala
sommet el mirador jungle guatemala trek temple maya

L’expérience est suffisamment marquante pour que je ne la regrette pas. Elle ne sera pour autant pas ce qui m’aura le plus marqué au Guatemala. À la décharge d’El Mirador, la concurrence est rude. Difficile de rivaliser avec un volcan en éruption ou une baignade dans l’eau turquoise au pied des cascades. Les attraits du pays sont nombreux. Si la majorité des touristes visitent tous les mêmes endroits au Guatemala, on comprend vite pourquoi. Chaque lieu en vaut vraiment la peine. Le Guatemala a parfaitement ciblé ses principaux attraits.

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