10 jours de road trip en Albanie: itinéraire du nord au sud
Des montagnes de Theth aux plages de Vlora, voyage à la découverte d’une destination pleine de diversité
Avec une petite bande de potes, on a décidé de partir pendant dix jours en road trip cet été. Un peu étrangement, l’Albanie est une destination qui a tout de suite parlé à tout le monde. Et pourtant, on ne connaissait pas grand-chose de ce petit pays des Balkans qui grimpe en popularité depuis quelques années.
Mais au bout du compte, après un itinéraire de dix jours du nord au sud, on a été plus que séduit par l’Albanie. On y a fait des randonnées incroyables. On y a découvert des lacs à l’eau turquoise magnifique. On a exploré des villes remplies d’histoire. Et en bonus, on a même passé quelques après-midi à flâner au bord de la Méditerranée sous 35 degrés. Que demander de plus ?
Jour 1-2 | Tirana
Brève découverte de la capitale
Notre découverte de l’Albanie débute à Tirana, bien loin des montagnes et des plages. Je ne vais pas faire durer le suspense trop longtemps, ce n’est pas une ville qui nous a particulièrement emballés. Elle n’est pas totalement inintéressante, mais ce n’est franchement pas la capitale européenne la plus attrayante non plus. On prend le temps de se balader dans différents quartiers de Tirana, et la première chose qui m’interpelle, ce sont… les feux de circulation. Ici, les voyants lumineux verts et rouges arborent l’aigle à deux têtes, emblème du pays. Je trouve ça plutôt original comme forme de patriotisme.
Parmi les attractions principales de la capitale, on visite la Grande Mosquée de Tirana, considérée comme la plus grande mosquée des Balkans et plutôt impressionnante. On fait un tour par le « château » de Tirana, qui est en réalité surtout une rue bondée de restaurants et d’échoppes en tout genre. On grimpe au sommet de la Pyramide de Tirana, d’où on a une vue imprenable sur la ville. Et enfin, on explore le Bunk’Art 1, un ancien bunker reconverti en musée un peu à l’extérieur de la ville, très intéressant pour mieux comprendre une partie de l’histoire du pays.
On ne passe pas un mauvais moment dans la capitale, mais très clairement, ce n’est pas ici qu’on trouve les plus beaux paysages de l’Albanie. Pour ça, il faut plutôt s’éloigner un peu. Et ça tombe bien, parce que c’est ce qui est prévu pour la suite de notre itinéraire.
Jour 3 | Lac Bovilla
En chemin vers les montagnes du nord
Après Tirana, on file vers le nord. Notre objectif, c’est de rejoindre le petit village de Theth, proche de la frontière avec le Monténégro, dans les montagnes. En chemin, on fait étape au lac Bovilla. Après une bonne heure de conduite sur des routes toutes cabossées et quelques dizaines de minutes de marche, on découvre cet immense lac à l’eau turquoise, avec les montagnes en toile de fond. Y accéder n’était pas chose aisée, mais qu’est-ce que ça valait le coup ! On reste plusieurs dizaines de minutes à contempler ce paysage qui semble hors du temps. Puis il est temps de poursuivre notre route vers le nord.
Jour 4-6 | Theth
Randos, randos et… randos
S’il y a bien une chose qu’on a toujours aimée en voyage, c’est la rando ! Alors forcément, on était obligé de poser nos sacs à dos pour quelques jours à Theth. Assez facilement accessible en un peu plus de quatre heures de voiture depuis Tirana, c’est un peu le coin à randonnées du pays. Le petit village est planté au pied des montagnes et même si on sent que les infrastructures touristiques sont déjà bien installées, ça reste un coin assez tranquille. Surtout quand on le compare aux plages bondées du sud de l’Albanie. Mais chaque chose en son temps.
Pas de chance pour nous, lors de notre premier jour à Theth, il pleut. La grande randonnée, ce ne sera pas pour aujourd’hui. On se contente d’aller visiter la petite église du village, Kisha e Thethit. Puis, quand le ciel se découvre petit à petit, on grimpe jusqu’à un point de vue en haut du village. Ce n’est pas bien long, mais ça nous donne déjà un premier aperçu de notre agenda pour les prochains jours : de la marche et des paysages à couper le souffle.
De Theth à Valbona, ou presque
Pour notre deuxième jour à Theth, on est parti pour la randonnée la plus populaire du coin, celle qui va de Theth à Valbona. Enfin, presque. En réalité, la rando complète se fait sur deux journées. Une première pour l’aller et une autre pour le retour. Mais si comme nous, vous n’êtes pas trop chauds à l’idée de faire le même trajet dans un sens, puis dans l’autre le lendemain, il existe une alternative toute simple : ne parcourir que la moitié du sentier et faire demi-tour une fois au sommet.
Au programme, c’est 18 kilomètres dans les montagnes, près de 1200 mètres de dénivelé positif et six heures de marche depuis notre hébergement. Le sentier est bien balisé et clairement indiqué. On traverse le village puis on grimpe petit à petit sous les arbres. Les paysages se révèlent une première fois après une grosse heure de marche un peu avant l’ascension du col. Le panorama est déjà sublime et il le sera encore plus deux heures plus tard, au sommet du col de Valbona. Depuis les hauteurs, la vue est à couper le souffle. Entre les pics escarpés et la rivière qui tranche la vallée en deux, on ne sait pas où donner des yeux. Des paysages qui me rappelleraient presque mes randonnées en Géorgie.
On redescend tranquillement par le même chemin. La journée a été longue, pleine de plaisirs visuels et pas des plus simples pour les jambes. Mais on n’a pas le temps de se plaindre de nos courbatures, parce que demain, c’est reparti pour une autre rando : le Blue Eye.
Dans l’œil bleu des montagnes (Blue Eye)
L’Œil Bleu, le Blue Eye ou Syri I Kalter en Albanais est accessible en minivan depuis Theth pour 500 Leks par personne (environ 5€). Mais le moyen le plus cool pour y aller, c’est de faire une rando depuis le village. Le sentier n’est pas très long et ne grimpe pas énormément. Ça tombe bien, parce que pour ce troisième jour dans la région, il fait beaucoup plus chaud. Le thermomètre approche les 30 degrés, alors se taper une longue journée de marche en plein cagnard, c’est tout de suite plus compliqué.
On longe la rivière en alternant entre les passages sous les arbres et les plaines dégagées qui nous laissent admirer les sommets voisins. On reste principalement au pied des montagnes, avec un passage par les cascades de Grunas en chemin, et on traverse des paysages magnifiques. Au final, je me demande même si je n’ai pas préféré cette rando à celle jusqu’au col de Valbona.
On arrive au Blue Eye après trois ou quatre heures de marche. On a bien mérité notre baignade après l’effort. Seul hic, l’eau est ultra froide ! Même carrément glacée ! Elle fait à peine plus de dix degrés. Le contraste avec la température extérieure pique un peu. On se baigne quand même quelques instants, ne serait-ce que pour le principe, mais à l’arrivée, ce n’est pas tant cet œil bleu des montagnes que je retiens de la journée. C’est plutôt toute la randonnée qu’on a faite pour y arriver. À elle seule, elle valait plus la peine que ces quelques minutes de baignade dans l’eau glacée.
Jour 7 | Berat
En chemin vers les plages du sud
Après trois jours passés dans les montagnes, il est temps de découvrir ce qui attire la plupart des touristes en Albanie : les plages. Pour ça, il nous faut traverser presque tout le pays pour rejoindre Vlora, qui sera notre camp de base pour la fin du séjour. En chemin, histoire de souffler un peu pendant nos six heures de route, on s’arrête d’abord pour admirer le célèbre Pont de Mes à Shkodër, puis on passe quelques heures à Berat.
Berat est l’une des plus anciennes villes d’Albanie et l’une des plus belles. Elle est surnommée la « ville aux mille fenêtres », en référence aux nombreuses maisons traditionnelles superposées en terrasses au bord de la rivière. On prend beaucoup de plaisir à se perdre dans les petites ruelles pavées et à admirer cette architecture si typique. La température a déjà bien grimpé depuis qu’on a quitté les montagnes. Cette fois, le thermomètre a dépassé les 35 degrés ! Même les chiens et les chats semblent assommés par la chaleur. Et bien entendu, on accuse le coup aussi. On grimpe quand même jusqu’au Château de Berat, d’où on a la plus belle vue sur la ville, mais non sans effort.
Jour 8 – 10 | Vlora et Dhërmi
Une fin de séjour tranquille en bord de Méditerranée
Nos derniers jours en Albanie ne sont pas des plus animés, je dois bien le reconnaître. À Vlora, on passe surtout notre temps à flâner en bord de Méditerranée. Ceci dit, ce n’est pas exactement à Vlora qu’on trouve les plus belles plages du pays. Juste en face de la ville balnéaire se trouve l’île de Sazan, déjà bien plus agréable pour chiller sur des transats. On y accède via un tour en bateau, qui nous fait d’abord passer par la petite grotte d’Haxhi Aliu avant de nous déposer à la plage. On passe quelques heures à prendre le soleil, à se baigner ou encore à sauter dans la mer depuis le ponton.
Le lendemain, c’est du côté de Dhërmi qu’on conclut notre séjour. Les teintes turquoises de la Méditerranée sont encore plus impressionnantes que sur l’île de Sazan et rien que la route à travers le Llogara Pass pour y arriver vaut le détour. Dhërmi n’a pas été plus riche en activités que Vlora. De nouveau, on a surtout passé notre temps à flâner sur la plage.
Bilan
On n’a sans doute pas vu les plus belles plages de l’Albanie, mais pour être honnête, on ne les a pas vraiment cherchées non plus. Après un début de séjour riche en visites et en randos, on a plutôt choisi de passer une fin de voyage tranquille, tout en détente en bord de mer. La chaleur écrasante du sud du pays au mois d’août ne nous a pas non plus motivés à renfiler nos chaussures de marche.
Ce que je regrette le plus, c’est qu’autant à Vlora qu’à Sazan et Dhërmi, la quasi-totalité des plages sont envahies de transats payants à la journée, ce qui enlève quand même pas mal de charme au décor. En général, il y a bien un minuscule bout de plage gratuit dénué de toute infrastructure touristique, mais non seulement il est difficile à trouver, mais en plus, il est systématiquement bondé de déchets et bien trop petit pour accueillir la horde de touristes qui afflue sur les plages albanaises en été.
Certes, ça fait aussi partie du jeu, et on aurait sans doute pu dénicher des petites plages tranquilles en investiguant un peu plus, mais ça reste dommage. Contrairement au nord du pays encore quelque peu préservé et où l’une ou l’autre superbe randonnée est possible dans un calme relatif, le sud du pays a déjà bien pris le pas de l’inflation du tourisme dans la région. Encore presque inconnue des touristes il y a quelques années, l’Albanie semble s’être vite adaptée à son succès grandissant. Néanmoins, ça n’enlève rien à la beauté des paysages qu’elle abrite, tout particulièrement dans ses zones montagneuses.
Cet article vous a plu et/ou vous avez une question ? N’hésitez pas à me le dire en commentaire ci-dessous. Votre adresse mail ne sera pas publiée.
